Se réinventer après la séparation Revirement chez Bourgogne du Sud
La coopérative faisait partie des structures penchant pour conserver le conseil. Au vu des textes et des délais, c’est la vente qui a été retenue, du moins pour l’instant.
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En janvier 2020, dans nos colonnes, Michel Duvernois, alors directeur général de Bourgogne du Sud, dressait un constat sans appel. « On ne voit pas ce que l’on va faire à vendre des produits [phytos] qui n’ont pas d’avenir. Le modèle économique de la vente ne peut pas tenir avec des volumes en recul de 50 % et des marges divisées par deux. » Malgré cela, la coop a choisi de conserver la vente, une décision du conseil d’administration présentée comme pas forcément définitive. Que s’est-il passé ? « Bourgogne du Sud est très axée sur la technique, l’expertise, il nous semblait naturel de partir sur le conseil. Jusqu’à fin août, c’était notre choix », abonde Christophe Marcoux, qui a pris la suite de Michel Duvernois à son départ à la retraite. Les raisons sont plurielles. Sur le plan économique, « nous n’étions pas prêts », reconnaît le directeur. Renoncer à la vente aurait signifié sortir des unions construites, « un crève-cœur », juge Christophe Marcoux. La divulgation tardive des textes a aussi été un frein et, une fois connu, leur contenu a conforté la décision de conserver la vente. « Finalement, on sépare la vente d’une toute petite partie du conseil », résume le directeur. De fait, si la préconisation phytos est prohibée, le reste de l’accompagnement non. La coopérative va continuer à utiliser ses stations météo et ses modèles.
Révision des contrats de services
Les contrats de services proposés aux adhérents et comprenant différents niveaux d’accompagnement ont été réadaptés pour respecter la nouvelle réglementation. Le conseil spécifique phytos a été retiré, et de nouveaux services ont été ajoutés (assouplissement de la récupération de déchets, OAD…), pour conserver un même niveau d’offre. La coop a présenté ces évolutions aux agriculteurs lors des assemblées de section en distanciel. « L’annonce a suscité peu de réactions », relate Christophe Marcoux, s’interrogeant sur l’effet visioconférence. Une lettre a été envoyée et ces évolutions nécessitent de refaire signer les contrats de services aux adhérents. Les producteurs, notamment en vigne, vont-ils aller chercher des précos phytos ailleurs ? « C’est une vraie question, reconnaît le DG. Déjà, qui portera ce conseil spécifique écrit ? » En interne, les équipes ont été formées pour s’adapter aux nouvelles règles. « Le prochain défi, c’est de développer les CEPP », analyse Christophe Marcoux.
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